Résumé de la pièce :
La pièce explore une époque charnière des amours tumultueuses entre Jean Cocteau et Jean Marais, dans le contexte troublé de l’Occupation. Leur relation, passionnée mais empreinte de tensions, se déroule exclusivement dans l’appartement de Cocteau au Palais Royal.
Leur histoire d’amour se heurte aux tumultes de l’Histoire. Jean Cocteau, partisan d’une posture artistique détachée de la politique, entretient une amitié ambiguë avec Arno Breker, sculpteur favori d’Hitler. Jean Marais, quant à lui, bien que connu pour ses excès festifs et ses moeurs libres, est un patriote ardent, déterminé à s’opposer au nazisme, moralement et physiquement. Ces idéaux opposés plongent les deux hommes dans un affrontement où l’intime et le politique se confondent.
Pourtant, leur conflit dépasse les clichés habituels. Jean Marais rêve d’héroïsme, mais se heurte aux réalités de l’époque : exclu de la Comédie-Française et écarté de la Résistance en raison de son homosexualité, il découvre que même l’armée des ombres est marquée par l’homophobie. Cocteau, de son côté, voit ses certitudes vaciller lorsque les nazis censurent sa pièce Les Parents terribles et que son ami Max Jacob est déporté.
Malgré son désir de liberté, Marais accepte de jouer dans L’Éternel Retour, devenant l’incarnation du « jeune premier » du cinéma français sous l’Occupation. Et c’est là, dans cet enchevêtrement de contradictions, que se dessine le véritable retournement : la pureté et l’engagement de Marais triomphent de la passivité bourgeoise de Cocteau, inversant les rôles attendus.
Mais un élément magique transcende cette période sombre : les apparitions d’anges gardiens inattendus. Edith Piaf, Coco Chanel et Mila Parély veillent sur le couple, incarnant tour à tour l’amour, l’art et le courage. Ces figures féminines, lumineuses et énigmatiques, offrent une guidance subtile aux deux hommes, les soutenant dans leurs épreuves et leurs choix.
Au final, cette fresque historique et intime montre que même dans les heures les plus sombres, l’amour et l’art peuvent être des forces de transformation et de rédemption.