14/01/19 - Le MDH participe à la formation des Service Civiques du comité allemand ASF.








Le MDH a été approché par le comité allemand ASF - Aktion Sühnezeichen Friedensdienste e.V. Frankreich - pour participer à une session d'échanges avec les stagiaires du Service Civique.

Le comité ASF est une association d’origine allemande (Action Signe de Réconciliation) qui travaille dans le domaine de la mémoire et  lutte contre toute forme de discrimination aujourd’hui. Ce comité a été fondé en 1961 et gère des volontaires allemands en « service pour la paix » pour travailler auprès des rescapés de la Shoah, des mémoriaux ou des personnes en situation d’handicap (ou en Allemagne au « Schwules Museum » (le seul « musée gay » existant en Europe à date)). 

Pour cette année 2019, la directrice de France avait émis le souhait de faire un travail sur les « oublié-e-s » de la Shoah et de la mémoire, en particulier les homosexuels et les tsiganes. C’est dans le cadre d'un séminaire que les volontaires ont pu faire des recherches sur la situation des personnes LGBTQ au moment de la seconde Guerre mondiale et la Shoah et aussi sur la situation actuelle en France. Le MDH a donc été sollicité pour compléter ces travaux par un témoignage militant.

La discussion a permis d'aborder plusieurs fois le témoignage du témoin déporté mulhousien Pierre Seel (1923-2005), que ce soit de façon directe (avec le livre Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel, 1994 ou le documentaire Paragraphe 175, 2001) ou que ce soit par les œuvres de fiction écrites autour de son témoignage (le court-métrage Amants des hommes en 2004, le téléfilm un amour à taire en 2005 ou le film L'arbre et la forêt en 2010).  
Au sujet des femmes qui aiment les femmes, il a été permis de rappeler le rare témoignage "familial" de la vie de la résistante marnaise Thérèse Pierre (1908-1943) et de son amoureuse Emma Pitoizet. Ce sont les cahiers d'Emma, retrouvés par son petit-fils le réalisateur Robin Hunzinger qui aboutirent à un documentaire Où sont nos amoureuses en 2007 et à un roman Elles vivaient d'espoir écrit en 2010 par la mère de Robin, Claudie Hunzinger (roman primé par le prix Edmée-de-La-Rochefoucauld).
Cette session d'échange fut l'occasion d'un dialogue riche et intéressant, et l'occasion de rappeler les valeurs de dialogues et d'éducation qui sont également au cœur du projet de ASF depuis sa création.

Le MDH remercie sa directrice française pour son invitation.