10/11/08 - Diminution du nombre de commémorations: Le Mémorial de la Déportation Homosexuelle (MDH) s’oppose aux conclusions du rapport Kaspi


Montpellier, 10 novembre 2008

Diminution du nombre de commémorations :
Le Mémorial de la Déportation Homosexuelle (MDH)
s’oppose aux conclusions du rapport Kaspi



    L'historien André Kaspi s’apprête à rendre un rapport pour le compte du Secrétariat à la Défense et aux Anciens combattants au sujet du nombre de commémorations françaises. Ce rapport préconise de conserver 3 dates (11 novembre, le 8 mai et le 14 juillet) et d’en supprimer 9 autres au motif qu'il est nécessaire de « mettre un terme aux multiplications des journées de repentance pour satisfaire un groupe de victimes. » Selon la commission Kaspi « Il n’est pas sain qu’en l’espace d’un demi-siècle, le nombre de commémorations ait doublé. Il n’est pas admissible que la nation cède aux intérêts communautaristes et que l’on multiplie les journées de repentance pour satisfaire un groupe de victimes, car ce serait affaiblir la conscience nationale, susciter d’autres demandes et diluer la portée de commémorations. »

    A la veille du 90éme anniversaire de l’armistice de 1918, les conclusions du rapport Kaspi sonnent comme une provocation à la mémoire des hommes et des femmes que les différentes dates, menacées de suppression, permettent d’honorer. Ce rapport insinue-t-il que la célébration de l’abolition de l’esclavage (10 mai),  que l’hommage aux Justes de France (16 juillet) et que la Journée Nationale du Souvenir de la Déportation (dernier dimanche du mois d’avril) ne seraient en réalité que des manifestations clientélistes et donc superflues ? Ce rapport insinue-t-il que les hommages rendus aux Harkis (25 septembre), aux combattants de la Guerre d’Indochine (8 juin) et à ceux de la Guerre d’Algérie (5 décembre) seraient devenues des manifestations inutiles ? Les réponses naturelles à ces questions témoignent à elles seules du caracatére fallacieux et scandaleux des conclusions de la commission Kaspi.

    Nous rappelons qu’il existe déjà une hiérarchie entre les différentes commémorations puisque seules 3 d’entre elles sont fériées (11 novembre, le 8 mai et le 14 juillet). Aussi nous nous interrogeons sur les buts poursuivis et les réels objectifs de la commission Kaspi. Pour notre part, nous nous opposons à la suppression de ces 9 dates qui ont toutes un sens et un intérêt. En effet, les militants du Mémorial de la Déportation Homosexuelle peuvent témoigner avec force de l’intérêt de commémorer cette tragédie que fut la Déportation, d’honorer ses victimes héroïques (Juifs, Résistants, Gaullistes, Communistes, Tziganes, Droits Communs, Franc-Maçons, Homosexuels …), et de garder vivante leur mémoire en la transmettant aux nouvelles générations.

    Nous demandons solennellement à Jean-Marie Bockel, Secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens Combattants de considérer comme nulles et non avenues les conclusions du rapport Kaspi.

    Il en va du respect dû aux victimes que nous honorons à l’occasion de ces commémorations, de la sérénité devant entourer ces manifestations patriotiques.


 Hussein BOURGI
 Président du MDH
 06 89 81 36 90 
 mdhcontact@yahoo.fr

  

Le Mémorial de la Déportation Homosexuelle (MDH) est une association nationale fondée en 1989. Le MDH a pour but la défense de la mémoire des victimes de l’intolérance en matière d’orientation sexuelle et d’identité de genres, et particulièrement des homosexuels persécutés ou assassinés en Europe dans le cadre de la politique raciale nazie.