27/04/13 - Brisons le silence sur la déportation pour homosexualité



communiqué de presse
Paris, le 27 avril 2013

Brisons le silence 
sur la déportation pour homosexualité 

   Le Mémorial de la Déportation Homosexuelle (MDH) regrette vivement le contenu partial et parcellaire du message commun rédigé par les associations de déportés (Fondation pour la Mémoire de la Déportation-FMD, Fédération Nationale des Déportés et Internés de la Résistance-FNDIR, Fédération Nationale des Déportés et Internés de la Résistance Patriotes-FNDIRP, Union Nationale des Déportés, Internés et Familles de disparus-UNADIF) pour être lu à l’occasion des cérémonies qui auront lieu ce dimanche 28 avril 2012 pour la Journée Nationale du Souvenir de la Déportation.

   En effet, ces associations dénoncent fort justement les "discours antidémocratiques, xénophobes, racistes et antisémites" qui refont surface ces derniers mois. Elles ne font en revanche aucune mention de la montée de l'homophobie, que ce soit dans les discours ou dans les actes.

   Ces associations mentionnent, à juste titre, certaines victimes de la déportation - " les Juifs, les Tziganes et les Résistants " - mais prennent soigneusement le soin de passer sous silence d’autres victimes et notamment les homosexuels. Ce silence est insupportable ! Ce silence est coupable ! 
   En taisant la répression homophobe du régime nazi, en évinçant ses victimes du seul message à l’occasion de cette cérémonie, ils nous servent une fiction excluant encore et toujours les déportés pour motif d’homosexualité de la mémoire collective.

   Le MDH invite ces associations à se ressaisir et à rompre avec cette conception hémiplégique de la mémoire de la déportation en reconnaissant l'ensemble des victimes : Juifs, Tziganes, Politiques, Résistants, Homosexuels, Asociaux, Prisonniers de droit commun, Apatrides. 
   Tous ces compagnons d’infortune ont connu la même souffrance dans les camps nazis. Au nom de cette histoire commune, au nom de l’universalité de cette tragédie, il ne saurait y avoir de hiérarchisation ou d’exclusion de certaines victimes.

   Le MDH appelle Kader ARIF, Ministre délégué aux Anciens Combattants, à tout mettre en œuvre, en accomplissant les gestes et en trouvant les mots, pour que la mémoire de tous les déportés, dans leur pluralité et leur diversité, puisse être évoquée et honorée lors de la Journée du Souvenir de la Déportation. 


Hussein BOURGI
Président du MDH
06 89 81 36 90