28/04/08 - Déportation pour motif d’homosexualité depuis la France : une reconnaissance à géométrie variable



Montpellier, le 28 avril 2008

Communiqué de presse

Déportation pour motif d’homosexualité depuis la France :
une reconnaissance à géométrie variable lors de la 63ème édition
de la Journée du Souvenir de la Déportation


Ce dimanche 27 avril 2008 avait lieu la 63éme Journée Nationale du Souvenir de la Déportation. La majorité des associations portant le souvenir de la déportation pour motif d’homosexualité ont été invitées aux réunions préparatoires en Préfecture et/ou aux cérémonies officielles. Ce fut notamment le cas à Angers, Bordeaux, Dijon, Lille, Marseille, Montpellier, Nantes, Nice, Nîmes, Orléans, Paris, Reims, Saintes, Tours… Les responsables des associations ont souvent été invités à prendre place dans le carré réservé aux associations (Angers, Bordeaux, Montpellier, Nîmes, par exemple).
- A Bordeaux, le MDH était la seule association portant la mémoire de la déportation à être présente à la cérémonie à côté de cinq déportés survivants. Dépôt d'une gerbe commune effectuée par ces derniers.

-A Lille les agents de la BAC (Brigade Anti-Criminalité ) ont demandé aux militants des Flamands Roses d’ôter leur badge (rectangle composé d’un triangle rose et d’un triangle noir). L’intervention du responsable du protocole de la Préfecture a permis de régler ce problème. Un dépôt de gerbe distincte a eu lieu à l’occasion d’une cérémonie complémentaire.

- A Lyon : des invitations ont été adressées à six associations LGBT (dont le MDH), un dépôt de gerbe unique a eu lieu au monument dédié au souvenir de la déportation, toutes les catégories de déportés ont été mentionnés lors de l’allocution de l’Adjointe au Maire de Lyon en charge de la mémoire à l’occasion du vin d’honneur dans les salons de l’Hôtel de Ville.

- Au Mans, les associations déplorent un net recul ; en effet depuis quelques années le dépôt de la gerbe des associations LGBT avait lieu pendant la cérémonie officielle, l’arrivée d’un nouveau Préfet a mis un terme à cette pratique. Ce dernier leur a demandé de déposer leur gerbe après la fin de la cérémonie officielle. Le MDH s’associe aux associations sarthoises (Homogêne, Contact Sarthe, Centre Gay & Lesbien du Mans) pour condamner ce recul.

- A Marseille un dépôt d’une gerbe distincte a eu lieu lors d’une cérémonie complémentaire à l’initiative du MDH. En présence de nombreux élus, responsables d’associations de déportés et du public, Christian De Leusse, Délégué Départemental du MDH, a déposé la gerbe en compagnie d’autres responsables associatifs LGBT.

- A Montpellier comme à Orléans et Paris, les responsables des associations LGBT ont assisté à la cérémonie dans le carré réservé aux associations. Pas de dépôt de gerbe distincte ni de cérémonie complémentaire.

- A Nice : le délégué du MDH a été invité à la cérémonie mais il a été une nouvelle fois confronté au discours négationniste du président du Comité du Souvenir qui a indiqué qu’il « n’y avait pas eu de déporté français pour motif d’homosexualité » et qu’à ce titre il s’opposait à la participation financière des associations LGBT pour l’achat de la gerbe unique. Une cérémonie complémentaire et un dépôt de gerbe distincte ont eu lieu en présence des élus et d’une large partie du public.

- A Nîmes : les associations LGBT ont participé au financement de la gerbe unique. Georges Muller, le délégué du MDH a été invité comme l’an dernier à déposer la gerbe avec les responsables des autres associations de déportés. A noter cependant que toutes les associations portant le souvenir de la déportation ont été citées au moment du dépôt de gerbe à l’exception notable du MDH.

Ces quelques exemples illustrent une reconnaissance à géométrie variable selon les villes. Les associations regrettent unanimement l’absence de citation de tous les motifs de déportation.

Le MDH appelle de ses vœux qu’une reconnaissance plus homogène puisse avoir lieu dès l’an prochain ; celle-ci passe notamment par :

  • Une invitation systématique des associations portant le souvenir de la déportation pour motif d’homosexualité aux réunions préparatoires ainsi qu’aux cérémonies officielles.

  • La participation financière des associations portant le souvenir de la déportation pour motif d’homosexualité à l’achat de la gerbe unique

  • La mention de tous les motifs de déportation lors du message des associations de déportés.

Par ailleurs dans certaines villes (Metz et Montpellier) les associations portant le souvenir de la déportation pour motif d’homosexualité comptent œuvrer pour qu'une plaque mentionnant tous les signes (étoiles et triangles) de déportation soit apposée à côté du Monument dédié au Souvenir de la Déportation. Il s’agirait de s’inspirer de la plaque installée il y a quelques années sur le Monument parisien à l’Ile de la Cité.

Enfin, le MDH rappelle l’intérêt tout particulier qu’il attache à la poursuite des recherches historiques sur les archives afin de mieux connaître les contours de la déportation pour motif d’homosexualité depuis la France.

Hussein BOURGI,
Président du MDH

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